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Michel ThiryNMBS Historisch / SNCB patrimoine
Meilleur contributeur(ice) |
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Bonjour à tous, c'est aujourd'hui le 51éme anniversaire de
l'accident de Luttre-Pont-à-Celles.
A l'époque, j'étais agent du mouvement à Luttre.
J'ai appris l'accident le vendredi à 4h30 au moment où je me
préparais pour aller prendre mon service.
Par hasard, j'avais avec moi mon matériel photo ayant prévu
l'après-midi d'aller à Namur prendre des photos du "Freccia del
sol".
En arrivant à mon service, le chef de gare Gilbert Dheur m'a donné
pour instruction d'aller prendre un maximum de photos sur le site.
Les événements de la veille au soir ne sont pas seulement gravés sur
la pellicule, mais également dans ma mémoire.
Sur plus de 200 diapositives et négatifs, j'ai conservé une
cinquantaine de clichés.
Certaines de mes diapositives ont été utilisées en justice pour la
défense du personnel de la voie.
Certains de mes négatifs ont été saisis par la direction générale de
la SNCB et sont aujourd'hui dans la photothèque de Train World.
Le train accidenté se composait de quatre automotrices, la 160, la
028, la 021 et la 012.
La voiture de tête est restée parfaitement à rail et s'est
immobilisée plus de 250 mètres après le pont en direction de
Nivelles.
La deuxième voiture (AM160), toujours attelée, est déraillée du
deuxième bogie.
La première voiture de l' automotrice 028 est déraillée des deux
bogies et est au travers des voies.
La quatrième voiture, deuxième de l'AM 028 a été littéralement
éjectée de la voie et s'est retrouvée sur le toit en contrebas du
pont.
La troisième automotrice, la 021, s'est littéralement encastrée dans
les structures du pont.
La première voiture de la quatrième automotrice (AM012) chevauche la
021.
La dernière voiture de l'AM012, bien que déraillée, est quasiment
intacte, un miracle pour les voyageurs qui s'y trouvaient, mais
également pour le chef de train prénommé 'Félix'.
Je vous livre deux photos.
La première, celle de l'automotrice 160 vous indique ce que doit
avoir vu le conducteur de ce train à sa descente. Le choc, une
partie de son train avait disparu et le reste n'était plus que
ferraille.
La deuxième photo montre la queue du train immobilisée à l' entrée
du pont côté gare de Luttre-Pont-à-Celles. C'est de là que s'est
extrait Félix et quelques voyageurs indemnes.
Walter Dotreppe, l'adjoint du chef de gare est occupé à relever la
situation précise pour le "rapport d'accident" pièce primordiale
pour l'instruction en justice.
Le 25 août, je reviendrai vers vous à propos des travaux de relevage
du matériel accidenté.
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L'accident de Luttre du 15 août 1974
Les moyens de relevage mis en œuvre lors de l'accident de Luttre
Dans la publication du 15 août dernier, j'avais promis de revenir
sur le sujet à propos des travaux de relevage du matériel accidenté.
Dès l'annonce de l'accident en ce 15 août 1974, les dispositions
réglementaires ont été prises pour éviter les problèmes
supplémentaires.
La caténaire avait été arrachée aussi bien sur la voie B, celle de
l'accident que sur la voie A sens Bruxelles - Charleroi. Les deux
voies étaient obstruées au niveau du pont du canal.
La gare de Luttre-Pont-à-Celles et le Dispatching de Charleroi ont
immédiatement requis les secours, pompiers, ambulances, gendarmerie,
mais aussi le service ES caténaire pour la mise hors tension du
secteur de Luttre.
Le train de secours de l'atelier de traction de Monceau a été
requis, mais vu l'ampleur du sinistre, il a été fait appel
successivement aux grues de relevage de Ronet et de Schaerbeek.
Dès 23h00, la SNCB disposait sur place des équipes requises.
Celles-ci se sont mises au travail à partir de la voie A sur
laquelle tout le matériel de relevage avait été introduit.
Ce n'est cependant que le lendemain matin, le 16 août, après les
premiers devoirs d'enquête que le parquet autorisa les travaux de
relevage des voitures accidentées.
À suivre ...
La première photo montre l'autorail ES 201 de Charleroi-Sud, opérant
sur la voie B peu avant la borne kilométrique 40, point initial du
déraillement.
La grue de 55 tonnes de Schaerbeek (construite par les ABR de
Familleureux) et la grue de 55 tonnes de Ronet (construite par FUF à
Haine-Saint-Pierre et
dieselisée par ABR Familleureux) se préparent aux premières
opérations de relevage à partir de la voie A.
La dernière photo montre l'ensemble des wagons des trains de secours
de Ronet et Monceau. |
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Le relevage du matériel accidenté le 16 août
Dès que l'autorisation a été donnée de procéder à l'enlèvement du
matériel accidenté, les équipes de Monceau, Ronet et Schaerbeek ont
commencé le relevage. À 19h00, la deuxième voiture (automotrice 160)
et la troisième (automotrice 028, voiture AB) ont été remises à
rail.
L'automotrice 160 a été directement dirigée vers l'Atelier Central
de Mechelen en vue de sa réparation. La voiture AB de l'automotrice
028 a été garée sur une voie de la cour à marchandises en gare de
Luttre-Pont-à-Celles.
Les 17 et 18 août, les services Voie et ES caténaire remirent en
ordre la voie A (sens Bruxelles - Charleroi) de sorte à reprendre le
trafic voyageurs entre Nivelles-Est et Luttre-Pont-à-Celles dès le
lundi 19 au matin.
Le mardi 20 août, la société Sarens releva la quatrième voiture, la
BD de l'automotrice 028, tombée en contrebas du pont.
Celle-ci a ensuite été acheminée vers Mechelen par transport
routier.
Les travaux s'arrêtèrent momentanément car d'autres moyens de levage
étaient nécessaires pour le matériel enchevêtré sur le pont.
De plus le pont sur l'effet du choc avait nettement bougé, un mètre
en direction de Nivelles, sans oublier le fléchissement de son
tablier.
À suivre ...
La première photo montre la voiture AB de l'automotrice 028 garée
sur la cour à marchandises.
Pour le rétablissement de la caténaire en voie A, le service ES
avait requis du matériel à Charleroi-Sud et à Mons pour constituer
un train penduleur.
AR ES 201 et 207 sont à la manœuvre.
L'autorail ES 212 de Schaerbeek viendra aussi prêter main forte aux
équipes hainuyères. |
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